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L'alternative aux herbicides Utilisation des mulchs vivants

Les idées fusent dans les cerveaux des chercheurs. L’objectif : proposer aux agriculteurs des techniques efficaces pour produire autrement. Utiliser moins de pesticides revient en effet à modifier intégralement le raisonnement cultural au niveau des exploitations. Ainsi, pourquoi ne pas pousser le raisonnement jusqu’à planter sans désherber ? Le concept a été creusé par Stéphane de Tourdonnet d’AgroParis Tech : réaliser des cultures commerciales sur mulchs vivants.

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La culture sur mulchs vivants consiste à mettre en place un couvert végétal sur lequel le semis est effectué directement. L’objectif est de choisir les espèces végétales créant un environnement moins favorable au développement des adventices. Lesquelles sont responsables des pertes de rendement.

La couverture devrait défavoriser le développement des adventices


"Le mulch vivant doit entrer en compétition avec les adventices"
a déclaré Stéphane de Tourdonnet (© LG, Terre-net Média)

Le problème étant que « les couverts les plus efficaces pour lutter contre les adventices sont aussi les plus efficaces pour diminuer les rendements des cultures commerciales » a déclaré Stéphane de Tourdonnet.

La solution réside dans le choix d’une couverture adaptée en fonction de la flore adventice visée et de la culture commerciale.

Gérer la plante de couvert par compétition au « bon moment »

L’utilisation d’herbicides servirait alors à freiner la croissance de la plante de couverture et éviter les pertes du rendement pour la culture commerciale. Le but n’étant pas de la détruire, mais d’empêcher qu’elle gêne le développement de la culture d’intérêt, les quantités utilisées seraient moins importantes.

« Maintenir un mulch c’est arriver à gérer un équilibre biologique favorable au développement des limaces, mais aussi aux prédateurs des limaces », selon Stéphane de Tourdonnet.

A l’heure actuelle, les résultats obtenus montrent plutôt une perte de rendement des cultures commerciales. Cependant, ce système présente l’avantage d’assurer une meilleure fixation de l’azote, ainsi qu’une réduction de l’utilisation d’engrais, s’il comporte une légumineuse. L’idéal serait en effet d’utiliser plusieurs espèces. Cependant, peu de résultats sont disponibles pour l’instant. Il serait ainsi nécessaire d’accroître le niveau de connaissance sur le sujet, en rassemblant ce qui a était fait et en multipliant les expériences dans ce domaine, d’après Stéphane de Tourdonnet.

Ce système innovant voit pour l’instant des applications au Nord, comme au Sud (Brésil). Il nécessite une maîtrise de la flore et un pilotage fin de l’équilibre entre culture, couverture et adventices. Un exercice qui apparaît complexe, mais intéressant à plusieurs niveaux.

« La mise en place de mulchs vivants permet l’amélioration de la qualité agronomique des parcelles. Les plantes de couverture peuvent également être valorisées en tant que biomasse énergétique » a conclu Stéphane de Tourdonnet.

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